Tellement peur de rougir, que je n’ose plus sortir !

Cet article relate de traitement d’une peur très forte de rougir en public par EFT.

Il s’agit du résumé des différentes étapes et des résultats obtenus en une séance d’Eft.
Une séance d’hypnothérapie a eu lieu auparavant axée sur la désensibilisation par rapport à une expérience passée. Ici, la séance a pour objectif de préparer la personne à une réunion.

Madame P. est éducatrice interne dans une institution accueillant des enfants placés par le SAJ. Elle me consulte pour une peur obsessionnelle de rougir.

Toutes ses activités sont gouvernées par cette peur. Elle se replie socialement, décline les invitations, angoisse à l’idée de réunions professionnelles.

Lorsqu’elle va au restaurant, ou en réunion, elle recherche les coins sombres, afin que personne ne la remarque. Le regard des autres la plonge dans une angoisse profonde.
Dans son chef, le fait de rougir montre aux autres sa vulnérabilité.

La séance a pour but de la préparer à la réunion de la semaine suivante.

Sur l’échelle de l’appréhension de cette réunion, Madame P se situe à 9,5/10.
Sa représentation mentale de la situation est la suivante :
« Il y aura une quinzaine de personne ou peut-être plus et plus il y a de monde, plus je vais être impressionnée.
Je vais être avec toute l’équipe et je vais commencer à avoir peur de rougir, et plus j’aurai peur, plus je vais rougir, si quelqu’un me regarde, je vais rougir de plus en plus.
J’appréhende la moindre petite chose, car tout événement, aussi petit qu’il soit va me faire rougir.
Ca va dévoiler mes défauts. »
Je la questionne afin de savoir ce que cela provoque comme sentiments, émotions en elle.
Madame P. :  « Je suis en colère sur moi, sur les réactions de mon corps que je ne peux pas contrôler. Cela me rend triste. Je ne peux pas continuer comme cela. J’envie les autres de ne pas avoir de soucis, je suis jalouse sur eux. J’en veux à ma mère, elle est responsable. Elle m’a toujours dit ce que j’avais à faire, toujours dirigée, … même me dire comment je devais parler aux autres.

Premier tour :

Inversion psychologique :
« Malgré ma peur de rougir, la colère que j’ai contre mon corps et ma mère, ma jalousie, je m’accepte entièrement et totalement comme je suis »
Tapotement sur les concepts et représentations :
« Peur de rougir » « Colère contre mon corps » « Ma tristesse » « Le fait que ma mère est peut-être responsable » J’ajoute des exagérations : « devenir rouge, tout le monde va me regarder, peut-être qu’ils vont même arrêter la réunion, juste pour me regarder. »
Après ce premier tour : sur l’échelle de l’appréhension de cette réunion, Madame P se situe à 7/10.
A la question de savoir ce qu’il se passe maintenant, Madame P dit qu’il lui semble « qu’elle se prend la tête » avec ces histoires et qu’elle « exagère «  peut-être les choses. Elle évoque une sensation de prendre de la distance, comme si « c’était pas si grave finalement ».
La peur reste à 7/10 car il y a une sensation de peur de l’inconnu, « l’inconnu fait rougir », la colère contre la mère est bien présente. Elle réalise qu’en réunion elle s’abstient de parler d’enfants et de fournir des informations qui leur seraient bénéfiques.

Deuxième tour :
Inversion psychologique :

« Malgré ma peur de l’inconnu, ma peur de rougir, la colère contre ma mère, malgré que je manque à mon devoir professionnel, je m’accepte entièrement et totalement comme je suis »
Tapotement sur les concepts et représentations :
Peur de rougir » « Peur de l’inconnu » « Ma mère, c’est peut-être de sa faute »
J’introduis de la confusion : « la faute à ma mère, les enfants pas aidés, je ne dit rien, les enfants n’ont qu’a payer pour la faute à ma mère, qu’elle y aille, elle à la réunion. »
Après ce deuxième tour : sur l’échelle de l’appréhension de cette réunion, Madame P se situe à 5/10
A la question de savoir ce qu’il se passe maintenant, Madame P dit que sa peur lui semble démesurée et ridicule. Que cette peur a un impact important sur son entourage : familial et professionnel. Sa peur ne sert à rien, elle la détruit et pourrit la vie des autres.
Qu’est ce qui fait que Madame P garde cette peur ? Elle a l’impression qu’elle ne lui appartient pas, elle voudrait qu’elle soit moindre, mais elle n’a pas de prise dessus, comme si cette peur la protégeait. Elle préfère garder cette peur là où elle en est et mentionne qu’elle peut faire avec.

Mise en situation
J’invite Madame P à visualiser la réunion de mercredi, se basant sur ses références aux réunions précédentes.
Elle regarde la scène se dérouler avec elle dedans, elle a donc une position de spectateur.
Elle entre dans le local et s’assied à la première place libre, (auparavant elle aurait cherché le coin le plus sombre). Elle a pris des feuilles, un bic elle dit bonjour aux personnes déjà présentent et regardent celles qui arrivent pour les saluer.
Je lui demande si on voit qu’elle est détendue dans la scène et à quoi cela se voit : son visage semble lisse et claire (donc elle ne rougit pas), elle écoute, son regard est fixe vers l’intervenant (auparavant son regard restait dans le vague et sans point d’accroche).
Elle prend la parole pour parler d’un enfant qui la préoccupe.
Après cette visualisation, Madame P me signale qu’elle garde une appréhension, mais qu’elle prendra l’initiative de s’exprimer en réunion, d’elle-même sur des sujets non encore abordés et sans qu’on l’y invite.